Tsamina mina eh eh
Waka waka eh eh
Tsamina mina zangalewa
Anawam aa
Fan de foot ou pas, vous avez bien dû un jour ou l’autre entendre cette chanson: Waka Waka, le grand hymne de la coupe du monde 2010.
Quand j’ai su le choix de la FIFA pour la chanson, j’étais très contente, ce refrain ayant été un grand hit lors des grands cassages de carreaux de mon enfance.
Et puis un jour en entendant les mots: « This time for Africa », ca a sonné comme faux.
Shakira… This time for Africa… Ouais ouais. Je me suis dit, avec tous les talents musicaux dont l’Afrique regorge, on n’a pas pu trouver un artiste sur ce continent, pour interpréter cette chanson et lui permettre de profiter de cette énorme couverture médiatique. Je trouvais d’ailleurs encore plus ridicule que la voix Sud Africaine que j’adorais dans la chanson ne dure qu’un petit couplet.
Je me suis donc mise à boycotter Waka Waka. Enfin boycotter, j’ai zappé la chanson et basta quoi.
Le temps est passé, Amayah a grandi et a suivi le chemin (un peu tracé) de music addict de ses parents. Au printemps, on nous a servi à tous les repas du jour et de la nuit, Haba Haba de Stella Mwangi. Stella n’avait pas de voix (bon c’est une rappeuse en fait, et côté rap, son flow est assez sympa), mais côté chansonnette, elle chante aussi faux que 4 casseroles (et 2 poeles). Pourtant, avec son Haba Haba, elle a séduit toute la Norvège, ma fille en premier. Elle n’a pas fait grand feu au concours Eurovision, mais dans le coeur de ma Mayoya, c’est elle la grande gagnante.
Pour vous situer, de mai à aujourd’hui, j’ai entendu Haba Haba en moyenne 5 fois tous les jours. On a nommé une poupée Stella et tout, pour vous dire.
Un jour donc, on a décidé qu’il était temps de créer de la concurrence à Stella. Il y allait, il faut dire, de notre santé mentale. Nous avons donc introduit Waka Waka dans la routine musicale de Yayah.
Au début, elle restait figée devant l’écran, sans bouger, très concentrée, sans trop avoir l’air d’aimer, mais une fois la vidéo treminée, elle en redemandait. Nous nous sommes rendus compte par la suite qu’elle étudiait et absorbait le tout. Vu que je n’arrive généralement pas à me retenir de danser quand j’entends de la musique, je faisais la choré de Waka Waka pendant qu’elle regardait et elle adorait.
Petit à petit, elle l’a sue à son tour, et papa aussi nous a rejoint.
Après les pas de danse, c’est la chanson qu’Amayah a commencé à fredonner, et en bons parents/moutons/fans, on s’est mis aussi à chanter avec elle.
We’re all Africa! We’re all Africa! We’re all AFrica!
C’est devenu un petit rituel à la fin (souvent au milieu aussi) de chaque repas, de nous tenir par les mains, et de chanter ensemble ces paroles. Mon petit coeur se remplit d’émotion à chaque fois que nous partageons ce petit moment de bonheur.
Je vous raconte ceci parce que ce samedi pour la première fois, Amayah a réussi à prononcer correctement cette petite phrase: « We’re all Africa! », et plus fière que moi, il ne devait pas y avoir sur cette terre.
P.S: J’ai repensé à l’affaire « This time for Africa » et ai fini par me dire que je n’avais pas de raison d’étre naivement offusquée par le choix de Shakira. L’affaire est avant tout une question de business, et la go est bankable jusqu’à demain, comme on dit chez moi.
P.S.S: En plus, nous connaissant, nous les esprits chagrins, on aurait sûrement trouvé à redire si on avait choisi un africain, d’ici ou de là…
P.S.S.S: La voix sud africaine en question, fait partie d’un groupe, Freshlyground, que j’ai découvert en faisant ma petite recherche pour l’article, une très jolie surprise musicale!