HAIR
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Who’s that girl?

Cela faisait longtemps que je n’avais pas vécu l’ambiance d’un salon afro! Et même si celui ci était plutôt un salon jamaicain à Brixton, assez tôt le matin (enfin tôt, il était 12h quoi),  l’atmosphère était assez similaire à celle des salons de Château d’eau: les garçons d’un côté et les filles de l’autre, la musique qui vous met de bonne humeur, les personnages bizarres qui entrent et sortent, et en prime, les démonstrations diverses de la mauvaise utilisation/compréhension/application des lace wigs!  Le pompon étant une perruque collée tout autour de la tête et montée en chignon banane version rockabilly. Exactement comme si les cheveux de Didier l’embrouille et ceux de Dita Von Teese avait eu un enfant. Troublant.

La coiffeuse arrivée, nous avons décidé de la coupe et j’ai pris mon siège, en route vers un ancien nouveau monde capillaire. Les nattes de bases ont été posées, non sans qu’elle ne m’arrache la moitié de la masse capillaire au peigne chauffant (live and learn, je n’irai plus jamais me faire coiffer sans avoir préalablement humecté et étiré mes cheveux crépus) et les lignes sont progressivement montées. J’ai pu constaté comme mon amie m’avait prévenu que la dame n’était pas la plus sociable qui soit, peu locace et avec assez peu d’intérêt pour les impératifs de la clientèle, mais ses gestes sûrs et précis en disaient long: elle savait ce qu’elle faisait et le faisait avec attention et dextérité. Je me suis d’ailleurs dit à ce moment qu’elle me rappelait ma rencontre de départ avec Victoria mon amie/coiffeuse parisienne.  Derniers coups de ciseaux et de fer à boucler, je fus fin prête!

« Who’s dat guuuurl? Is that really you? » m’a demandé le barber lorsque je me suis levée de la chaise.

Pour être honnête, je m’étais dit exactement la même chose 3 secondes et demie avant. Mais si sa question complimentait surtout le WOW facteur de la nouvelle coupe, la mienne m’a ramené vers un sentiment totalement différent et jusque là inconnu je dois dire. Je ne me suis pas reconnue dans le miroir.

Peut être était-ce le fait que je n’aimais pas beaucoup la forme de la frange: trop large sur le front, trop fournie, trop régulière et un poil trop courte. Ou peut être que tous ces « trop » venaient de la transformation trop brutale. Ou peut être encore que porter mes cheveux courts et crépus étaient plus qu’une simple aventure capillaire. Maintenant plus que jamais,  je me rends compte qu’une certaine idée de liberté et d’indépendance vis à vis des standards sociaux y est irrémédiablement liée.  Il est vrai que je m’étais longtemps enfermée dans une esthétique portée sur la définition contemporaine de la bombasse (okay semi bombasse parce que je n’ai jamais réussi à être une bombasse à part entière.*soupir. Pour cela il aurait fallu que, simultanément, les cheveux, les ongles, le maquillage, la tenue, la silhouette et le port de tête soient impéccables. Cela paraît irréalisable mais c’est faux, ma Laetitia en est une preuve vivante); et regarder le monde, et ma tête en dehors de ces canons durant ces quelques temps m’a réappris à apprécier la diversité de la bombassité. J’ai néologisé, appelez moi Céline. En plus, mon front me manquait (oui je le critique mais je l’aime mon front!).

La première demi heure au sortir du salon a donc été étrange. Je me suis prise en photo sous de nombreux angles, ai trituré la frange dans tous les sens, ai envoyé les photos au Conseil des Sages (elles se reconnaîtront), me suis acheté 2 chapeaux, un bloc de post-it Pro and Con’s, une blouse en dentelle Louche (la blouse en elle même n’est pas louche pour un sou! LIL), deux paires de baskets (dont une m’a été donné dans la mauvaise taille mais ça je m’en suis rendue compte à 23h), 7 kilos d’attiéké, et un M pour ma Minipousse. Tout cela, en me demandant si j’aimais cette nouvelle coupe. Puis progressivement, j’ai arrêté de me prendre la tête, littéralement: laissant les petits problèmes rester des petits problèmes et la vie reprendre son cours.  Après tout, ce petit moment de questionnement n’avait été qu’une révélation positive, l’émancipation a fait son chemin et le poursuit.

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  1. Kmergirl dit

    Tu as très bien décrit ce que j’ai ressenti samedi dernier en faisant des twists pour la 1ère fois depuis 8 ans ! J’ai utilisé des rajouts kinky car depuis que je suis nappy (2007), je n’aime plus le lisse (sur mon crâne).

    Jusqu’ici, je vivais mon nappyisme avec des perruques « kinky hair like » histoire d’afficher mon amour du volume et du frisé un peu rêche de mes vrais cheveux en attendant qu’ils repoussent (lentement) 😉 .
    Et de wigs BIG ASS AFRO en wigs BIG ASS AFRO, un pan encore inexploré de mon identité s’est révélée.

    Samedi, j’ai tout de même eu du MAL avec mes twists – coiffure pourtant « nappy friendly » par excellence. Je me suis fabriquée un sourire fadasse pour dire à la coiffeuse qu’elle avait BIEN bossé (parce que c’était vrai, indépendamment de mon appréciation du rendu sur moi). Sourire qui s’est transformé en sourcil droit levé (signe de mon anxiété) lorsque j’étais seule. Et j’ai fini par me maquiller (à 1h du matin +) afin d’évaluer la probabilité que je m’habitue à cette tête dans le miroir. J’ai bien fait, ça m’a au moins rendu le sommeil…

    5 jours, 1 une flopée de compliments plus tard, et surtout, forte de la manifestation du potentiel nappy de mes twits au fil du temps, je suis certaine que je retenterais l’expérience assez rapidement 😉

    In fine, je suis impressionnée de découvrir l’importance de ces petits rituels du quotidien – coiffure, maquillage, habillement etc- finalement!

    Plus que jamais, je suis décidée à les mouler dans ma personnalité: je ne leur demande plus de me transformer comme pour me cacher du monde qui m’entoure, mais de me révéler à lui.

  2. Afrikanno dit

    London innit ?!!!!!!! ^^ Nice 🙂

  3. J’ai eu un drôle de sentiment en mettant le tissage avec lequel tu m’as vue à la soirée Afrosomething. ça faisait longtemps que je n’en avais pas fait et ça me changeait littéralement. Tout le monde était genre « wow », »trop belle comme ça » dans ma belle-famille on m’a même dit que ça m’allait mieux que mes cheveux naturels, lisse et longs c’est la coiffure qu’ils me préfèrent. J’ai même redouté de me trouver laide en revenant à mon TWA. Mais non, ouf, tout va bien, je suis toujours la même et aussi jolie avec mes cheveux 🙂

  4. Tu ES une bombasse. Point barre. Cette frange et cette longueur te vont vraiment, vraiment, vraiment bien. C’est sexy, stylé et cela met ton visage réellement en valeur.

  5. Lyse dit

    Cette coiffure te va très bien, tu es toute belle!

  6. Je rejoins littleparisienne: tu es une bombasse! avec un twa ou un joli tissage comme celui-ci!
    Pour info, je crois que je te préfère tout de même avec akissi (je ne sais plus si c’est le nom exact que tu lui avais donné)!

  7. Coup de coeur total pour ton blog que je découvre, j’aime beaucoup ta manière d’écrire et tes photos. Comment çà une semi, bombasse à part entière oui 😉

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