Depuis quelques temps, je suis complètement obsédée par les lèvres nude. Pourtant jusque là, je m’étais dit que c’était infaisable. La couleur « nude » se voulant une teinte proche de celle de la peau, le beige rosé n’était pas exactement la définition de nue pour ma peau café noir. D’ailleurs à l’époque des castings et tout ca (il y a 100 ans), ma vie avait éte sauvée lorsque je suis tombée nez à nez avec une culotte Dim marron en microfibre! Elle était le nude parfait pour moi. 

Donc le nude aux lèvres, je voyais et passais mon chemin. Chaque fois que je le croisais parfaitement porté par une fille noire, elle avait une peau beaucoup plus claire que la mienne, résultat, je ne savais pas vraiment si ca pourrait le faire, vous savez un peu comme si je décidais de me teindre en blond parce que Eve est trop belle avec sa coupe.
J’ai vu Jenny Jenkins (elle me fascine cette fille), j’ai vu Fatima Bocoum, j’ai vu beaucoup de jolies filles sur Youtube.
Et puis un jour, je suis tombée sur cette photo de mon amie Georgie. Un exemple bien réel de fille à peau foncée à qui le « nude » allait à ravir. Je ne sais pas, je trouve que cette couleur donne une impression de candeur mêlée de sensualité qui me parle beaucoup.

 Oui, vous avez tout à fait raison, Georgie est une bombasse.

Je me suis donc lancée à la recherche d’un nude qui m’irait à moi.

Cahier de charges:

– éviter l’effet « Tintin au Congo »

– éviter l’effet « Tintin au Congo » après le Botox

– éviter l’effet « Tintin au Congo » a mis du gloss

– éviter l’effet « Tintin au Congo » a mangé du kaolin

– trouver quelque chose de plus folichon que de se mettre du fond de teint sur les lèvres (bah oui quoi…)

J’avais un peu fait mes devoirs via Google (pas tout à fait bien, vous verrez par la suite) et découvert que tout le monde ne jurait que par le Peachstock de MAC. Ni une ni deux, je me pressai chez Mac et me lançai à la recherche de mon nude. Au bout de 15 minutes à retourner tous les tubes, pas de graal à l’horizon. La vendeuse à qui je fis appel alors m’informa que c’était une édition limitée et que pour ma bouche, point de Peachstock il n’y aurait. Dépitée, je tournai encore 5 minutes dans le magasin, et demandai le Viva Glam Gaga 2 sur un coup de tête. Je payai, l’emportai et arrivai toute excitée chez moi. (fin de l’emploi du passé simple).

Direction la salle de bain, pour le grand jury. J’applique, me tâte, Whatsapp mon gang, demande à l’Ôm, me photographie sous différents angles avec et sans flash, avec et sans sourire, avec et sans l’air hyper sexy, avec et sans l’air niais, le résultat est bien mitigé et surtout, j’ai l’impression d’avoir vraiment trop de bouche! J’le tente même en soirée l’air de totalement assumer, personne ne dit rien, mais dès que je mets le dossier sur le tapis, la réponse sort en choeur comme un soulagement: « moi j’aime pas » (merci les filles!).

Viva Glam Gaga 2 ne fut donc pas un succès. Après mûre réflexion, j’ai décidé que vous n’auriez pas de photo, mais je peux vous dire que la photo avait pour légende « Tintin au Congo a mangé du kaolin après le Botox ».

2 semaines plus tard, en route pour le corner MAC (à nouveau), je ne veux rien essayer (oui j’suis arrivée avec ma bouche toute rouge, avait pas envie de ruiner mon maquillage), j’essaie sur le revers de ma main gauche, qui je l’ai décidé il y a quelque temps est de la même couleur que mon visage… NE me demandez pas pourquoi… et trouve le Touch, qui me semble aussi délicat que son nom. Pour une raison obscure, je veux l’emporter sans essayer, mais la vendeuse insiste. Je le fais, et suis vraiment agréablement surprise. Même l’Ôm trouve ca joli. Le soir à dîner chez mes copains, le mari me sort:  » Mais à quoi ca sert un rouge à lèvres NUDE? Si tu veux les lèvres nues, tu ne mets rien! »  « Bah ca sert à avoir un maquillage discret! » « Oui ben, ca sert surtout à ne servir à rien! Si tu veux mettre du rouge, mets pas un truc qu’on voit pas ». Il a raison, mais ca ne me dérange pas outre mesure. Il n’y a rien de cartésien dans mon amour pour les nude lips./

Touch étant un « Lustre » de MAC, j’en mets très peu car tartiné, ca tombe tout de suite dans « Tintin au Congo a mis du gloss ».

Bien partie sur ma lancée, je ne démors pas, et commande sans grande conviction toutefois le Abu Dhabi de NYX. La couleur, le fini mat, le parfum délicat, je suis conquise. Étant donné que ma lèvre supérieure est marron-gris et ma lèvre inférieure rose, je mets une couche sur toute la bouche, attend que ca matifie, remets un coup de pinceau pour intensifier la couleur sur la lèvre supérieure, un autre au centre de la lèvre inférieure, et « Voilà » (avec l’accent américain)! Contrairement aux fois précédentes, je n’ai pas ressenti le besoin d’avoir l’aval de quiconque, j’avais tout simplement trouvé « nude » à mes lèvres.

P.s: Je recommande vivement d’avoir la main légère en matière de nude sur lèvres charnues (J’ai vu des choses troublantes sur Youtube)

P.p.s: Alors, vérifiez toujours que la couleur est uniformément répartie. Le nude un peu trop clair sur une partie de l’ourlet de la lèvre donne l’impression d’un bouton de fièvre. (Ca sent le vécu…)

P.p.p.s: Évitez la moue à la Daniel Craig, que l’effet cul-de-poule ne soit pas littéral.

P.p.p.p.s: Spéciale dédicace à la Liane, une lectrice qui a le sens du détail et qui ne m’a pas laissé balancer des scriptum à tout va!